Yasmina critiquée par l'avis des bulles : on aurait pu être contents mais le chroniqueur attribue une mauvaise note ( et franchement pourquoi gâcher du papier dans ce cas ? ) et tombe à côté de la plaque sur le sens du livre. Alors si vous êtes bibliothécaires, public cible de ces feuillets, vous n'êtes pas obligés de les croire :-)
Mes commentaires en rouge - leur avis en noir et entre parenthèse..
Leur avis : " Dans le désert algérien, une jeune Bédouine du
nom de Yasmina s'éprend d'un officier français.
Elle se met alors à rêver d'émancipation, mais la
mutation du militaire brise ses aspirations et la
condamne à un destin tragique."
Non, Yasmina ne rêve pas d'émancipation. Elle tombe amoureuse. Ça s'arrête là dans un premier temps.
"Cette oeuvre féministe vient à point nommé au vu de
la récente actualité."
De quelle actualité parle le chroniqueur ? Je ne comprends pas. Pourquoi à point nommé ? Par rapport à quoi ? Ça manque de références.
"Elle déçoit pourtant malgré une
implication sincère de l'auteur. La poésie qu'il insuffle
au texte ne parvient pas à donner corps à une histoire
qui pèche par sa naïveté".
L'histoire est loin d'être naïve, elle est cruelle. Et surtout, elle est écrite par une féministe morte à 27 ans dont l'oeuvre littéraire est reconnue de tous ! (enfin presque :-)
"Le dessin nuance l'ensemble
par la force de sa simplicité. Le trait de
Damien MAY est en effet envoûtant mais aurait toutefois
intérêt à gagner en maturité, car irrégulier et
parfois peu judicieux."
Qu'est-ce qu'un trait peu judicieux ? Irrégulier, je vois bien ce que ça veut dire et nous sommes d'accord sur ce point. Mais peu judicieux sans autre arguments n'est pas compréhensible.
" L'utilisation du lavis rend
quant à elle l'histoire plus palpable."
A nouveau, de quoi parle-t-il ? En quoi un lavis pourrait rendre palpable une histoire ? Si l'histoire est palpable, c'est que le critique l'a sentie ? S'il l'a sentie, alors le livre est réussi non ? Pourtant il dit que le découpage manque de tonus... (phrase suivante ) donc il il n'a pas été emporté ? (pour tenter de rester dans l'idée de la tonicité => l'élan . Un et deux et trois sautez ! ) Bon, enfin bref, je me perds à essayer de comprendre. Passons à la phrase suivante.
"En revanche, le
découpage qui manque de tonus vient ternir la belle
intensité des images."
Si le trait est irrégulier et peu judicieux, comment les images pourraient-elles être intenses ? À nouveau, pas de compréhension pour moi.
Dernier point, le découpage manque de tonus. Petite explication personnalisée à Thibaut Robert :
Le découpage : En bande dessinée, le découpage est l'art de raconter les histoires, il s'agit du squelette, il reflète l’intrinsèque. On peut dire que dans le cas de Yasmina, il est particulièrement réussi. Il fallait, pour faire ressortir ses qualités intrinsèques, mettre en avant, la lenteur et la langueur, ces deux caractéristiques sont les éléments essentiels. Autant dire qu'un découpage "tonique" ? ne pourrait pas être plus mal choisi. Cette lenteur a d'ailleurs été amplifiée par le format de l'album. Le choix du format à l'italienne (pas abordé dans la pige) a été demandé par Damien May pour rendre l'ambiance lente et sensuelle. Alors, apparemment, on a plutôt bien réussi.
Bref, un avis qui ne veut rien dire. Des descriptions non argumentées, juste le fait du prince. Dommage. Il aurait été plus judicieux de dire que cet album ne vous a pas plu, que vous n'avez pas été ému etc... ce qui est tout à fait compréhensible du coup. Tous les goûts sont dans la nature, on a le droit de ne pas aimer et nous respectons ça. Mais tous ces mots sans justifications, sans explications, et se voulant prescripteurs pour les bibliothèques, autant dire que cet album est condamné à mort, quelle tristesse ...
Thibault ROBERT
Marie MOINARD
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