Critique d'En chemin elle rencontre...

Sans rancune http://www.bdtheque.com/

Une fois n'est pas coutume.

Bien sûr qu'on n'arrivera pas à convaincre tout le monde mais dans le cas de cette critique, c'est triste car le lecteur fait du déni. Il se sent agressé et dans ce cas, pas de solution. Pour ne pas qu'il se sente agressé, il aurait fallu continuer de se taire, de faire semblant, de cacher. Alors évidemment, les chiffres sont effarants mais puisque ces données sont réelles pourquoi les édulcorer ? Bien sûr que non rien n'est anecdotique et bien sûr que oui, il y a des solutions dans le livre. Je vais même aller plus loin, c'est parce que le livre apporte un constat puis une ou des solutions et qu'il encourage à bouger ensemble qu'Amnesty, le Gams et l'Observatoire m'ont suivie. Ils me l'ont tous annoncé et ça tombait bien puisque j'étais dans la construction.

Alors en général, je mets en avant les belles choses mais pour une fois place à la critique assassine ! Dire que j'étais amoureuse des couleurs de Kness... Toutes mes illusions s'écroulent d'un coup !

Je regrette l'incompréhension et les jugements hâtifs. C'est pour ces raisons que le monde ne tourne pas rond, à cause de tout ce qui est moche mais qu'il ne faut surtout pas dire parce que ça fait pas propre devant chez soi, comme le SDF quoi ! La misère, bon ok mais qu'elle soit plus discrète bordel ! Vous savez les trois singes : je ne vois rien, je n'entends rien, je ne dis rien.

Le militantisme n'est pas un pas pour rien. Il sert à ouvrir ses yeux et ses oreilles maintenant, ok, il y a quand même ceux qui se fichent royalement des souffrances de l'autre.. et qui finissent par jeter le discrédit. Dommage d'avoir amalgamé la violence décrite dans le livre comme étant une violence émanant de tous les hommes. Non, elle n'émane que des hommes violents et des profiteurs en tous genres (proxénète par exemple) - en aucun cas et il n'est écrit nulle part que tous les hommes sont ce genre de personnes et ça n'est pas ce que nous pensons.

Le but n'est pas de condamner les hommes mais de montrer du doigt ce qui est banalisé donc transparent. Cher lecteur, vous avez été choqué ? Pourtant vous étiez au courant non ? Ah non ? Alors dans ce cas, on a informé et on a fait notre travail. Même si la réalité vous dérange (croyez bien qu'elle dérange aussi les femmes ) il faut juste accepter à un moment de faire une pause et d'écouter... pour de vrai plutôt que de dire que trop de cris tuent le message ... et si vous écoutiez ne serait-ce que le premier ? Étiez-vous informé de toutes ces violences ?

Savez-vous que nombreuses encore sont celles que nous n'avons pas abordé ?

Sinon, ben on est contents pour Ines ! :-) Des bises,

Donc il dit :

Avis posté par roedlingen le 21/09/2009 Achat conseillé ? Non
Note (Vraiment pas aimé !)

Voilà une Bande dessinée sous forme multiple réalisée par un collectif autour du thème de la violence de l’homme sur la femme. L’opus est un mélange de genres avec quelques courtes histoires et des illustrations accompagnant du texte. Dans cet opus sont mélangés différents types de violence faite sur la femme : du viol à l’excision en passant par le fanatisme ou la simple bêtise, de nombreux récits illustrent le manifeste.

J’ai du mal à émettre un avis, car cet album est un ouvrage militant qui dénonce sans donner de solution. Ayant toujours du mal à apprécier les ouvrages politiques militants, cet opus ne fait pas exception. J’y vois trop de parti pris et d’aveuglement, trop de cas particuliers érigés en grande vérité, trop de conclusions hâtives maladroites.

En tant qu’homme je me suis senti agressé par ce manifeste, comme si nous étions la seule source de la violence du monde et tous porteurs d’une stupidité égoïste qui détruit la vie de femme par une folie intrinsèque à notre condition masculine. A la fin du récit je ressentais une honte d’être un homme : n’est ce pas répété à de multiples reprises tous ces exemples d’hommes a priori sains qui sans raison particulière se mettent à battre des femmes, n’est ce pas pilonné tout au long du récit que les femmes sont détruites pour le bonheur des Hommes. Pas de certains hommes, non de tous les Hommes…

Alors au-delà du discours convenu couramment vu dans toutes les formes de médias sur l’intolérance religieuse, la violence conjugale, le drame réel qui détruit la vie par une auto accusation de la victime… il n’y a rien. C’est déjà pas mal, me direz vous de parler de ce sujet dramatique. Certes, mais je doute que ça fasse changer d’avis ce jeune qui pense qu’une fille qui s’habille sexy ce n’est pas étonnant qu’elle se fasse violer, ce mi-vieux qui force sa femme, voire même cette mère qui fait exciser sa fille…

Sans parler des simples illustrations qui ne sont pas des BD les 3 ou 4 BD de l’album sont inégales au niveau du trait et de la couleur. J’ai trouvé la colorisation du récit de cette jeune excisée chaleureuse et utile tandis que celle des trois témoignages plate. Les dessins de tous les récits m’ont paru trop brouillons, trop gras à quelques exceptions près (les illustrations du récit du milieu du livre sont jolies).

Au final je n’ai vraiment pas aimé : les faits, tous aussi tragiques qu’ils soient deviennent moins percutant dans le manifeste que dans la critique subtile. Trop de cri tue le discours, trop de caricature tue le message. Dommage car ce message en soi mérite une place, le très touchant Inès était autrement plus saisissant…