« Il était une fois… » ainsi commence ce conte noir , très noir . Lulu, le petit garçon moche, naît, décevant ses parents, qui l’abandonnent peu à peu d’autant qu’ils mettent au monde deux superbes jumeaux. Lulu vit masqué pour ne pas effrayer les autres mais même cela lui est interdit, il devient l’enfant du grenier.
Lulu porte sur lui la violence qu’il subit et de ce personnage, au pyjama rayé trop grand, une grosse tête hérissée de quelques cheveux drus, aux yeux tout ronds inondés de larmes, se dégage une très grande force expressive. Lulu, maître d’un royaume étendu aux dimensions de ses rêves, parcourt la lune, le soleil et la Terre, à la recherche de la petite fille de ses pensées. Entre illusions et cauchemar, le récit se déploie vers la quête initiatique : quitter ses origines, se dépouiller de l’enfant et partir à la conquête du monde, trouver une " affreusement belle petite fille " , Cendrillon ou Belle au Bois dormant. Une utilisation très experte du rouge renforce l’atmosphère onirique des paysages confinés et évoque Tim Burton. Un instant, on espère la clôture du conte « ils vécurent heureux… » L’épilogue met le récit en perspective. Un beau travail, noir, très noir.
Danielle Bertrand
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